UNGERSHEIM: LES 21 ACTIONS DU PROGRAMME DE TRANSITION

LES 21 ACTIONS DU PROGRAMME DE TRANSITION

En 2015, les 21 actions du programme de transition (www.mairie-ungersheim.fr/village-en-transition/les-21-actions) étaient accomplies, sauf une  : l’installation d’une épicerie coopérative et solidaire, prévue pour 2016. Pour mettre en œuvre la « feuille de route », la municipalité développe une démarche de démocratie participative qui associe cinq commissions citoyennes à toutes les décisions des élus : « Le développement soutenable », « Les énergies renouvelables », « La cohésion sociale », « L’aménagement du territoire et l’accessibilité », « Sport, culture, loisirs et eau ».

L’AUTONOMIE ALIMENTAIRE PAR LA RELOCALISATION DE LA PRODUCTION EN BIO

La commune a acheté un terrain de huit hectares, appartenant à un céréalier (Ungersheim est cerné par mille hectares de blé et de maïs conventionnels) pour le louer à l’association Icare, membre du Réseau national des Jardins de Cocagne (www.reseaucocagne.asso.fr). En sont issus Les Jardins du Trèfle Rouge, une ferme maraîchère bio qui emploie une trentaine de salariés, dont vingt-cinq personnes en contrat de réinsertion. Toutes les semaines, ils fournissent 200 paniers et alimentent la cuisine collective municipale, qui prépare chaque jour plus de 500 repas (entièrement bio) pour la cantine d’Ungersheim et de cinq communes avoisinantes.
Afin d’atteindre l’autonomie alimentaire, la municipalité a aussi créé une Régie agricole dont elle a confié la direction à un ex-jeune vétérinaire reconverti dans la permaculture et le maraîchage. Les Jardins du Trèfle Rouge et la Régie agricole constituent les piliers de la filière « De la graine à l’assiette  », complétée par conserverie municipale qui transforme les fruits et légumes déclassés.

La commune a bien sûr banni l’utilisation de pesticides. Depuis 2006, les techniciens municipaux n’utilisent plus aucun pesticide ou engrais chimique pour l’entretien des espaces verts. Ungersheim a reçu le label «  trois libellules  » octroyé par la région Alsace et l’agence de l’eau Rhin-Meuse, ainsi que le prix des Trophées de l’Innovation en 2013. Les employés du service technique sont équipés de vêtements de travail en coton bio issu du commerce équitable et sont étroitement associés au processus de transition.

 

L’AUTONOMIE ÉNERGÉTIQUE PAR LA RÉDUCTION DE LA CONSOMMATION ET LE DÉVELOPPEMENT DES ÉNERGIES RENOUVELABLES

Ungersheim est à l’origine de la plus grande centrale photovoltaïque d’Alsace, installée sur une friche industrielle de quatre hectares. D’une capacité de 5,3 mégawatts, la centrale fournit aujourd’hui de l’électricité (hors chauffage) pour 10 000 habitants.
La piscine municipale est dotée de panneaux photovoltaïques et, comme sept autres bâtiments municipaux, elle est reliée à un réseau de chauffage au bois alimenté par des plaquettes qui proviennent en partie de l’élagage de la forêt communale.
Récemment, une éolienne Piggott d’une ca-pacité de 2000 Watts (www.tripalium.org) a été installée pour alimenter les Jardins du Trèfle Rouge et la Maison des Natures et des Cultures, le dernier grand chantier de la commune. Ce magnifique bâtiment agri-cole à énergie passive (bois, paille, torchis) abritera bientôt une malterie bio (outre la conserverie, l’atelier de préparation des pa-niers, etc.)
La commune a réduit l’éclairage public ali-menté par des ampoules LED. La consom-mation d’énergie a ainsi baissé de 40%.
En 2015, Ungersheim a développé un partenariat avec Jugend Solar, un projet développé par Greenpeace Suisse qui associe des jeunes scolaires à l’établissement du cadastre solaire des communes. Celui-ci consiste à mesurer le potentiel solaire de chaque toit, en tenant compte de l’exposition et de la surface disponible. En Suisse, 12 000 jeunes ont déjà été mobilisés. Si tous les toits mesurés étaient équipés de panneaux solaires, la Suisse pourrait fermer trois centrales nucléaires.

L’HABITAT PAR L’IMPLANTATION D’UN ÉCO-HAMEAU « ZÉRO CARBONE »

Favorisé par la commune, cet Éco-hameau comprend neuf maisons et appartements. Réunis en société civile immobilière, les copropriétaires ont signé une charte, jointe à l’acte de vente du terrain. Elle reprend les dix principes dits de «  Bedzed  » (https://fr.wikipedia.org/wiki/BedZED), du nom d’un quartier du Sud de Londres totalement autonome du point de vue énergétique  : zéro-carbone, zéro-déchet, construction passive, etc.

LA MONNAIE LOCALE : LE RADIS POUR STIMULER L’ÉCONOMIE RÉELLE

Lancé officiellement le 13 juillet 2013, le « Radis » (www.monnaie-locale-complementaire.net/france) – la monnaie locale d’Ungersheim – est adossé à l’euro. Son utilisation dans les commerces ou les entreprises locales permet de stimuler l’économie de la com-mune en encourageant la consommation et la production de proximité.
Les familles qui payent avec des Radis pour les centres de loisirs ou les activités parascolaires ont droit à une réduction de 25%. Les producteurs locaux et les com-merçants offrent également une réduction de 10% aux habitants payant en Radis.

 

LES TRANSPORTS PAR UN CHEVAL UTILITAIRE POUR LE MARAÎCHAGE ET LE TRANSPORT SCOLAIRE

Il s’appelle « Richelieu » et il est la coque-luche des enfants. Ce solide hongre de Trait Comtois (www.chevalcomtois.com) est le cheval à tout faire du village : trans-port scolaire (4600 kms en voiture épar-gnés chaque année), travaux agricoles, arrosage des pelouses, collecte des sacs et des déchets recyclables. Deux emplois ont été créés pour le conduire.
En 2015, Richelieu a été rejoint par Kosak pour l’aider dans ses tâches.

LA DÉMOCRATIE PARTICIPATIVE

Instaurée dès 2009, la démocratie parti-cipative constitue la pierre angulaire du programme de transition d’Ungersheim. Quelque quatre-vingts habitants se ré-unissent régulièrement pour envisager ensemble « le village de demain ». On y parle de « pic pétrolier », de « dépendance énergétique », de « réchauffement clima-tique », d’ « emplois », et de « résilience ».

 


«  La résilience, c’est-à-dire la capacité à réagir aux crises et à être autonome, est le concept central du mouvement de la transition » explique le maire Jean-Claude Mensch. Pour déterminer et suivre les projets, la municipalité a créé des com-missions consultatives, composées de ci-toyens et d’élus, qui orientent la politique de la commune. C’est ainsi que le contrat qui liait la ville à la Lyonnaise des Eaux a été interrompu, pour créer une Régie mu-nicipale, ce qui a entraîné une baisse de la facture de 20% pour les usagers.


 

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