Corridart était une exposition d’art public étalée sur 6 km de la rue Sherbrooke, crée pour les Jeux olympiques à Montréal à l’été 1976. Commanditée par le Comité organisateur des Jeux Olympiques, l’exposition incluaient des œuvres de quelques 60 artistes, plusieurs de grandeur monumentale. Elle était installée avec l’aide de centaines de travailleurs le long de l’artère.
Juste avant l’ouverture des Jeux Olympiques, le 13 Juillet à 22 heures, sans avertissement, les équipes de la ville sont arrivés avec des bulldozers pour démanteler l’exposition. Il a fallu trois jours pour tout démantelé, sous la protection de la police ; tout a été amené à la décharge municipale. Le maire Jean Drapeau avait ordonné le retrait des créations des artistes, criant que “Ce n’est pas de l’art! ». L’action du maire était considérée comme de la censure pure et simple à l’époque et représente possiblement le plus important épisode de censure artistique dans l’histoire du Canada.
La plupart des œuvres ont été détruites au-delà de la réparation.
Des artistes ont entrepris une bataille juridique pour dommages et intérêt qui a duré 12 ans contre la ville.
À Propos de l’Affaire Corridart est l’histoire de cette bataille – pour déterminer qui décide ce qui est de l’art et ce qui ne l’est pas – une confrontation historique entre l’art et la politique, réalisé par l’un des artistes, Bob McKenna, dont l’œuvre a été démolie.
À chaque grand anniversaire des Jeux Olympiques, l’Affaire Corridart revient à l’actualité et l’intérêt pour le documentaire est renouvelé. L’année 2016 marque le 40e anniversaire des Jeux olympiques, et le film a été présenté dans le cadre de plusieurs grandes expositions allant du Centre canadien d’architecture, à la Maison de la Culture de Maisonneuve, quartier qui héberge les installations olympiques, à une série d’expositions dans des galeries et à la Bibliothèque et Archives nationales du Québec, avec une rétrospective de l’œuvre de Pierre Ayot, l’un des artistes qui a mené la bataille juridique contre la ville.
Fait intéressant, l’une des pièces majeures de Corridart qui a été démantelée, une réplique de la croix sur le mont Royal, couché sur le côté, a déclenché une nouvelle controverse et les cris de censure quand il a été installé récemment sur un terrain public à une intersection de la ville à proximité d’un couvent religieux. Le maire de Montréal est intervenu pour essayer d’arrêter l’installation, mais avec la tempête et les cris de censure qui ont suivi, le maire a reculé. La Croix du Mont-Royal peut être vu à l’angle de l’avenue du Parc et de l’avenue des Pins. Il paraît le mieux la nuit quand il est allumé.
Le documentaire À Propos de l’affaire Corridart est maintenant disponible en format DVD et en streaming sur le site Vimeo de Multi-Monde.
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